Lug-Na, la Bretagne à l'heure Britpop

Lugna en suédois, ça veut dire calmer, réconforter. C'est un peu la sensation que donne la musique de Lug-Na, groupe rennais dont le premier album On a winter morning in schoolyard sortira début 2008. Aux côtés de Rhesus, Hushpuppies ou Tahiti 80, Lug-Na n'est pas un groupe-français-qui-chante-en-anglais de plus, leur musique est beaucoup plus proche de la pop anglaise, leur musique qu'ils qualifient eux-même de P.O.P. (Post Original Pop). Si la voix du chanteur de Lug-Na fait par moments penser à Matthew Bellamy, c'est plus du côté de Radiohead qu'il faut chercher pour trouver les influences du groupe, on peut également chercher du côté de Blonde Redhead pour les montées, tout en douceur.
Malgré leur programmation aux dernières Transmusicales, la popularité de Lug-Na tarde à s'élargir au delà de la Bretagne, il ne leur manque plus qu'un coup de pouce d'une certaine presse dont ont pu bénéficier les groupes précédemment cités, pour qu'il en soit autrement. La sortie de l'album accélérera peut-être les choses, je l'espère fortement car Lug-Na le mérite vraiment.

www.myspace.com/lugna

Top Album 2007

J'ai longtemps hésité avant de dévoiler ce classement, tout d'abord parce que les classements de disques, films ou autres en fin d'année, c'est devenu une vraie mode à laquelle peu de blogs échappent, et aussi parce qu'un classement c'est totalement subjectif et n'a de signification que pour celui qui l'a construit et n'est probablement pas parlant pour les autres. Mais je me suis dit que j'ai suffisamment échappé aux modes cette année pour que je puisse y céder, rien qu'une fois. Voici donc le classement de mes 50 disques préférés de l'année 2007.

1. Blonde Redhead - 23

Comme toujours, le groupe de pop-rock New-Yorkais ne déçoit pas. Au contraire, il éblouit par la beauté de ce 7e opus et par l'émotion dégagée aussi bien par Kazu que par Amedeo sur des morceaux comme The Dress, Publisher ou encore Dr. Strangeluv.

2. Para One - Naissance des pieuvres

Une excellente BO pour un excellent film, Para One manie les machines mieux que personne et transporte l'auditeur là où il n'avait encore jamais mis les pieds. Je n'avais pas entendu une aussi belle BO depuis le Virgin Suicides de Air.

3. Stars - In our bedroom after the war

Sûrement le groupe canadien le plus excitant avec Arcade Fire et Broken Social Scene. In our bedroom after the war est encore plus abouti que Set yourself on fire, leur précédent album. The night starts here est à écouter d'urgence pour ceux qui ne l'auraient pas déjà fait, ainsi que le morceau éponyme de l'album.

4. Cocoon - My friends all died in a plane crash

LA révélation de l'année. Ce duo français n'a rien à envier aux grands songwriters Américains que sont Sufjan Stevens ou Andrew Bird. My friends are all died in a plane crash est vraiment le genre de disque que j'écoute, réécoute encore, encore et encore sans jamais en être saturé.

5. Daphné - Carmin

Ça me surprend presque moi-même de mettre ce disque à cette place, mais ce n'est en rien usurpé et le Prix Constantin n'a pas influencé mon choix. L'album est tout simplement superbe grâce à des morceaux comme Big daddy boy, Mourir d'un oeil ou Par la fenêtre.

6. PJ Harvey - White Chalk

Je sais que pour beaucoup c'est l'effet inverse, mais White Chalk est le disque qui m'aura fait aimé PJ Harvey. Le piano lui va si bien ! Et non, je n'ai pas encore (ré)écouté les albums précédents, mais ça viendra.

7. Shout Out Louds - Our ill wills

Après un premier album (Howl Howl Gaff Gaff) déjà très bon, les 5 Suédois reviennent avec un second dans la lignée de celui-ci et au moins aussi bon. Impossible est un des meilleurs titres que j'ai pu entendre en 2007.

8. múm - Go go smear the Poison Ivy

Kristín Anna Valtýsdóttir a quitté le groupe mais múm est encore capable de grandes choses, en atteste ce 4ème album, peut-être moins planant que ses prédécesseurs mais toujours aussi beau. múm est décidément et en toutes circonstances l'un des plus grands groupes de pop Islandais voire du Monde.

9. Au Revoir Simone - The bird of music

Après un excellent EP, Verses of Comfort, Assurance & Salvation, l'année dernière, je ne pouvais pas passer à côté du premier album de ces 3 New-Yorkaises. The bird of music est un disque étincelant, oscillant entre pop lo-fi et electro-pop.

10. Radiohead - In Rainbows

L'événement musical de l'année est aussi et surtout un excellent disque. Radiohead s'est sans doute réconcilié avec les détracteurs de la période Kid A car le groupe semble avoir retrouvé les bases qui avaient fait le succès de OK Computer qui est l'album auquel In Rainbows se rapproche le plus.

11. Anna Ternheim - Separation Road
12. Trentemøller - The Trentemøller Chronicles
13. Sayem - Phonogénique
14. Sigur Rós - Hvarf/Heim
15. Marie Cherrier - Alors quoi ?
16. Tender Forever - Wider
17. Caribou - Andorra
18. Air - Pocket Symphony
19. Mice Parade - Mice Parade
20. Alex Beaupain - Les chansons d'amour

21. Chromatics - Night drive
22. Brisa Roché - Takes
23. The Shins - Wincing the night away
24. The Thrills - Teenager
25. Suzanne Vega - Beauty & Crime
26. Bat For Lashes - Fur and gold
27. Bloc Party - A weekend in the city
28. Apparat - Walls
29. Pauline Croze - Un bruit qui court
30. Beirut - The flying club cup

31. Maxïmo Park - Our earthly pleasures
32. Klaxons - Myths of the near future
33. New Young Pony Club - Fantastic Playroom
34. Ultra Orange & Emmanuelle - Ultra Orange & Emmanuelle
35. Of Montreal - Hissing fauna, are you the destroyer ?
36. The Arcade Fire - Neon bible
37. Bright Eyes - Cassadaga
38. Wax Tailor - Hope & sorrow
39. Okkervil River - The stage names
40. Loney, Dear - Loney, Noir

41. Electrelane - No shouts no calls
42. The Warlocks - Heavy deavy skull lover
43. Hooverphonic - The President of the LSD Golf Club
44. The Polyphonic Spree - The fragile army
45. Efterklang - Parades
46. St. Vincent - Marry me
47. James Delleck - Le cri du papillon
48. Art Brut - It's a bit complicated
49. Jutice - †
50. Andrew Bird - Armchair Apocrypha

With every heartbeat

J'ai entendu Robyn la première fois il y a quelques mois avec le titre Konichiwa bitches, qui ne m'avait pas particulièrement plu, je ne pensais donc pas m'intéresser plus à cette artiste Suédoise, pourtant en activité depuis près de 10 ans, jusqu'à ce que j'entende With every heartbeat. OK c'est un titre qui sent la FM à plein nez, OK les radios vont sûrement le matraquer dans les semaines qui viennent (c'est peut-être déjà fait, je n'écoute pas la radio de toute façon) jusqu'à nous le faire gerber, OK c'est peut être pas le morceau de l'année. Mais j'aime ce titre et je ne l'explique pas, sans doute l'influence Röyksopp ou The Knife (Elle n'est pas Suédoise pour rien) que le grand public ne saura relever. Bien que With every heartbeat soit à la limite entre electro-pop et pop-dance, Robyn semble vouloir affirmer la touche scandinave qui fait tout le charme de ce titre, et en plus de ça le clip est assez bien réussi. Alors oui, j'aime With every heartbeat et tant pis si c'est hypercommercial, après tout personne n'est parfait...

Robyn - With every heartbeat

Dø the right thing

Les Anglais avaient The La's, nous avons désormais The Dø ! Le duo, Révélation des dernières Transmusicales de Rennes, est composé de la guitariste et chanteuse Finlandaise Olivia B. Merilahti et du multi-instrumentiste Français Dan Levy. Bien que le groupe n'ait qu'une vingtaine de concerts au compteur, il se pourrait bien qu'il soit à l'origine d'un des meilleurs disques de 2008. Leur 1er album A mouthful sortira en effet en janvier 2008 et les premiers extraits ainsi que les prestations scéniques du groupe laissent présager le meilleur pour la suite. Le maxi, On my shoulder, a été mis en avant par une publicité pour une marque de cahiers qui aura largement contribué au buzz présent actuellement autour du groupe.
Le duo jongle entre différents styles musicaux, entre un pop-folk à la manière de Cocoon, la 'folie' en plus, du pop-rock façon Cardigans ou encore de l'indie-hip-hop à la Go! Team. La musique d'Olivia et Dan n'est en aucun cas linéaire car les titres sont très différents les uns des autres ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais quand on écoute The Dø.

Danemark déposé

Si j'avais du parler de la scène musicale du Danemark il y a une dixaine d'années, on m'aurait sûrement ri au nez. Et pour cause, quand on pensait musique danoise en 97, on pensait au groupe pathétique d'eurodance Aqua (mais si, souvenez-vous : "I'm a barbie girl, in a barbie world" , OK ?) qui a (fort heureusement) disparu de la circulation depuis. Aujourd'hui l'eurodance est morte et le Danemark s'est mis à la page rock et a vu naître de nombreux groupes de qualité ces dernières années.
Le plus connu d'entre eux est sans doute The Raveonettes, duo rock-noisy à la Sonic Youth, formé de Sune Rose Wagner et de Sharin Foo et qui a déjà, depuis 2002, 4 albums à son actif dont l'excellent Lust Lust Lust, sorti le mois dernier. Si les Raveonettes se sont fait un nom au delà de leur frontières, à Copenhague on vous parlera plus volontiers de Mew, groupe aux accents très britpop et véritable fierté nationale depuis 5-6 ans mais qui peine à se faire connaître en dehors du pays. Aujourd'hui de jeunes groupes bénéficient de la puissance de la blogosphère pour générer des mini-buzz autour d'eux comme c'est le cas pour Oh No Ono ou The Elephants.

The Raveonettes

Les influences chez les Danois ne se sont pas toujours britanniques, en effet certains groupes puisent leur insparation bien plus au nord. En Islande par exemple. Comme c'est sûrement le cas pour des groupes post-rock comme Under Byen ou Efterklang dont les influences Björk (pour les premiers) et Sigur Rós se font ressentir sur leurs albums respectifs. On peut également noter que l'influence canadienne (et notamment d'Arcade Fire) est très présente sur Parades, le dernier Efterklang.
Si le rock s'est fait une bonne place au Danemark, les musiques électroniques ne sont pas en reste avec Junior Senior (le hit club Move your feet en 2003, c'était eux), Kasper Bjørke et surtout Trentemøller, monstre de la techno minimale qui n'a rien à envier aux voisins Allemands et déjà très connu des clubbers pour son célèbre Moan (Trentemøller remix) et son sublime album The Last Resort, sorti en 2006.

Trentemøller

Avec tous ces artistes et bien d'autres, le Danemark a connu une ascension fulgurante ces 2 dernières années sur la scène musicale européenne et se trouve dans une situation qu'ont connue la Suède et L'Islande avant lui pour désormais être des pays sur lesquels il faut compter aujourd'hui. Le Danemark, lui est sur la bonne voie.

Anna logique

Il y a un peu plus d'un an je découvrais A french love, excellent titre mi-anglais, mi-français de la Suédoise Anna Ternheim, il était donc logique, vue la qualité de ce morceau, que je jette une oreille attentive à son album Somebody Outside, son 1er. Bien que cet opus était plutôt intéressant sur plusieurs facettes, je ne l'ai pas trouvé si accrocheur que ça au final. Mais il y a quelques jours je suis tombé sur Separation Road, son 2nd album sorti 8 mois à peine après le 1er et malgré une attente minime pour ne pas dire nulle, j'ai cette fois été séduit par l'album, Anna délivre avec Separation Road un disque très touchant et gomme les imperfections de Somebody Outside malgré le rapprochement des 2 dans le temps. Anna Ternheim est donc déjà une valeur sûre de la scène pop-folk suédoise aux côtés de Stina Nordenstam, Frida Hyvönen, Hello Saferide ou encore Marit Bergman et peut devenir une très grande au niveau mondial à cette allure, car elle ne s'arrêtera sûrement pas en si bon chemin.

Anna Ternheim - Girl Laying Down (live)