lundi 13 juin 2011

State of Grèce

Après un (vieux) sujet sur le Danemark et un autre sur les Philippines, j'ai décidé de m'intéresser à la scène indie grecque. Bien-sûr, ce n'est pas un choix hasardeux, l'éclosion récente des excellents Keep Shelly in Athens est pour beaucoup dans ce regain d'intérêt pour une scène qui avait déjà attisé ma curiosité l'année dernière.


Formé à la fin des 80s, One Night Suzan est l'un des groupes pionniers de la scène indie pop en Grèce. Pourtant le combo emmené par Zissimos "The Crooner" ne sortira qu'un maxi en 94 (Don't Let Them Kill Our Taste) sur le label This Happy Feeling après plusieurs démo dont l'excellent Autumn Falls sur cassette. Joliment inspirée par The Go-Betweens, The Pale Fountains ou Prefab Sprout, la formation se séparera en 97 après avoir fait une première partie de The Divine Comedy.

Parallèlement à ces derniers, un autre groupe grec a brillé au début des années 90. Formé autour de Vassilis Pneymatikos, Next Time Passions, qui puise son inspiration principalement chez des groupes du label Sarah Records comme The Field Mice ou Another Sunny Day, enregistre un maxi, Angel Flower, chez This Happy Feeling en 93, avant de se séparer puis de se reformer en 2009 avec des membres de One Night Suzan.


Autour de ces deux pierres angulaires, d'autres formations ont marqué leur époque. Parmi eux, Impossible Tymes, formé par Makis Petratos et Elias Papadopoulos de Next Time Passions et Zissimos de One Night Suzan. Dans la veine de The Wedding Present, Kissamatic Lovebubble, et son nom tiré d'un titre de Strawberry Story, a séduit la Grèce en 94 avec le maxi Only Lust avant d'imploser en plein vol. Plus dans la lignée de The Smiths, The Jaywalkers ont sans doute enregistré le titre le plus excitant de la vague indie pop des 90s en Grèce (You Can't Be Happy All The Time). Celui-ci, extrait d'un Mini LP, restera malheureusement sans suite. Dans un style différent, on ne manquera pas de s'intéresser à la pop éthérée de Sound Devise auteur notamment d'une reprise de All Cats Are Grey de The Cure.

En 1999, le label Pop Art réuni les principaux groupes indés grecs sur une compilation (Try a Little Sunshine). On y retrouve tous les groupes susnommés ainsi que d'autres moins en vue comme Common Sense, Starblind, Love Exotics ou encore Raining Pleasures. Cette compilation, aujourd'hui presque introuvable, constitue une vraie bible de l'indie pop héllène.


Dans les années 2000, ce mouvement s'estompe, et il devient plus difficile de trouver des groupes grecs de qualité. Seul Abbie Gale sort son épingle du jeu avec son pop rock énergique et atmosphérique. Pendant grec de nos Dolly ou Beth, le quatuor mené par sa chanteuse Evira, a inscrit trois opus à sa discographie dont le point culminant est le sobrement nommé 2, sorti en 2007. Aux côtés de ceux-ci, plusieurs groupes tentent de se faire une place au soleil : My Wet Calvin, Five Star Hotel ou Lumiere Brother possèdent des qualités indéniables mais ne trouveront pas l'écho escompté du fait de leur manque d'originalité.


En 2010, la blogosphère découvre un duo bien parti pour donner un nouveau souffle à la pop grecque. Formé de RΠЯ et de Sarah P., Keep Shelly in Athens, surfe sur une synthpop lumineuse teinté de chant new age et flirtant avec une chillwave contemplative des plus efficaces. Après plusieurs EP et maxis enregistrés depuis un an, l'attente d'un premier album est grandissante chez les internautes, en Grèce comme dans le reste du Monde.
















mercredi 6 avril 2011

Steffaloo y es-tu ?

La première fois que j'ai entendu la voix de Steffaloo, c'était sur le superbe Stralight de Blackbird Blackbird extrait de l'EP Modern Disbelief. Et si ce morceau m'a particulièrement marqué, c'est en grande partie grâce à l'apport vocal de Steffaloo, autant dire que l'attente d'un album solo de la Californienne était grande. Mon voeu est enfin exaucé avec la sortie de Meet me in Montauk, son premier album, disponible à l'écoute sur Bandcamp depuis vendredi dernier. A noter qu'elle participe à pas moins de 4 morceaux de Halo, le dernier Blackbird Blackbird, et qu'elle apparaitra sur Cosmic Oceans, prochain titre de Sun Glitters.


Blackbird Blackbird - Starlight

Steffaloo - Fly Away

mardi 28 décembre 2010

In Every Heartbeat

Le premier album éponyme de Palpitation est le premier choix du blog pour l'année 2010, choix très personnel moins basé sur une qualité intrinsèque de l'album que sur le ressenti suscité par celui-ci. L'occasion de revenir sur la chronique de l'album que j'avais écrite pour l'Indie Rock Mag :

Premier opus du duo du même nom, Palpitation ne révolutionnera pas la pop, premièrement parce qu’il bénéficie d’une couverture médiatique très minimale, et ensuite parce qu’il reprend des formules classiques et ne prétend pas au bouleversement. Seulement, ces formules, Marja Vejde et Ebba Carlén, les deux Suédoises qui composent Palpitation, les appliquent à merveille, et ce, d’entrée de jeu. Le disque s’ouvre sur deux morceaux épiques rappelant tantôt The Spinto Band (I Lost and Died), tantôt Shout Out Louds pour la touche Suédoise (Love Again). Ce qui fait la particularité de Palpitation, c’est avant tout cette voix, à la fois cassée et poignante, qui rappelle Clap Your Hands Say Yeah et qu’on croirait celle d’un homme (oui oui, Marja et Ebba sont bien deux femmes), ce sont aussi les refrains en choeur, qui donnent aux titres de l’album une chaleur certaine.

Passés les deux premiers titres, la suite semble rentrer dans le rang, mais s’il est vrai que certains morceaux paraissent moins généreux (What If, Light Can Fix Me), d’autres attirent notre attention jusqu’au bout (Reo White Golden Stripes, In Five Years), l’album atteignant son point d’orgue sur l’admirable You and I. Les compositions évoquent par moments deux autres groupes suédois : The Radio Dept. sur You Kill Me ou Stand-By, et The Embassy sur Wait/Fall/Leave ou One Step Behind dont les instrumentations plus électroniques et les boites à rythmes témoignent d’un électrocardiogramme tout sauf plat. Pour seul bémol, on regrettera le manque de surprise sur ce premier album, malgré les efforts et l’implication sincère des Suédoises à construire un disque chaleureux et efficace.

Palpitation est un album pop qui prend au coeur et qui ravira les fans du genre, il pourra lasser sur la durée mais on le gardera précieusement pour l’écouter les jours moroses.

lundi 27 décembre 2010

Plug & Play

Il y a 2 ans, je regrettais la fin de Hopper, qui était sans doute le groupe français le plus prometteur depuis bien longtemps. Deergirl, leur second opus, sorti en 2008, aurait pu être l'album de l'explosion, ce sera finalement celui de l'implosion.

J'y retiens cependant des titres cultes comme Malcolm, Rainy Days Smell Like Glue ou le très percutant Since You've Slid into Eternal Slumber. La force de Hopper se situait dans la complémentarité impeccable entre les voix, très différentes, de ses 2 chanteuses Dorothée et Aurélia. La première se relèvera très vite de cette séparation en formant The Rodeo, acclamé aussitôt par la critique et par le public, et connaitra son heure de gloire en 2009 avec une magnifique reprise de Amazing de Kanye West, puis en 2010 avec Music Maelström, premier album plus qu'honorable.

Cependant, même si j'apprécie beaucoup The Rodeo, je n'y retrouvais pas ce qui m'a fait aimer Hopper, jusqu'à ce que je tombe par hasard sur un groupe nommé Game & Watch. Dès la première écoute j'ai reconnu la voix d'Aurélia, qui a donc fondé son nouveau projet à son tour, pour mon plus grand bonheur. Alors évidemment, Game & Watch, ce n'est pas Hopper mais ça s'en rapproche beaucoup plus que The Rodeo. Pour l'instant, pas d'album à se mettre sous la dent, mais 6 titres à écouter sur leur page official.fm, en attendant sans doute plus pour l'année prochaine ...

Game & Watch sera en concert le samedi 15 janvier à la Bellevilloise, à Paris.

 Game & Watch - April 26th

 Game & Watch - Omni

 Game & Watch - Universe

 Game & Watch - Time Vs. Youth

 Game & Watch - Get Home

 Game & Watch - Clap Clap

samedi 25 décembre 2010

Coup de pied de coin

J'ai eu le coup de coeur aujourd'hui pour Still Corners, un groupe londonnien, dont la musique me rappelle fortement Memoryhouse mais qui est, malgré tout, singulière. Un EP en 2008 (Remember Pepper ?) a été suivi par 3 singles en 2010 (Endless Summer, Don't Fall in Love et Eyes). Un album pour bientôt ?


Still Corners - Don't Fall in Love