vendredi 4 septembre 2009

La K7 fait peau neuve


On pensait, avec l'avènement du mp3, la cassette audio (ou K7 pour les intimes) morte et enterrée. C'est contre toute attente que cet objet oublié de 10cm sur 6,4 se trouve une deuxième jeunesse dans les bacs. Rétro.

Inventée en 1963 par Philips en tant qu'alternative compacte au disque microsillon, la K7 ne trouve réellement son essor que dans les années 80 grâce à l'apparition du Walkman de Sony en 1979. Ses avantages sont alors multiples. mis à part sa taille, la K7 permet désormais à chacun de faire facilement ses propres enregistrements. Une nouvelle utilisation lui est donc trouvée, la possibilité de copier la radio, et déjà, de se faire ses compilations personnelles, elle possède également l'avantage d'être écoutée en voiture grâce aux premiers auto-radios cassettes apparus à la fin des années 70.
Cependant l'hégémonie de la K7 ne vas pas durer, d'abord titillée par l'arrivée du CD, elle conserve tout de même une place certaine dans les foyers où elle cohabite encore un certain temps avec son successeur. Mais c'est le MP3 et son lecteur dédié et autre iPod qui porteront le coup fatal à la petite boite, sa relative compacité ne pouvant plus concurrencer une poignée de kilooctets. La vérité est que la qualité audio de la K7 n'a jamais pu tenir le rythme de celle d'un disque microsillon ou d'un CD.

Aujourd'hui, après le vinyle, la cassette revit et ressort peu à peu des greniers, pourquoi alors que ses avantages sont quasiment inexistants à présent?

En France, le point de vue le plus marquant vis à vis de la K7 est celui du label MonsterK7 qui, comme son nom l'indique, fait la part belle au boitier en plastique. Son but est de "réhabiliter la K7 audio" par amour des beaux objets musicaux. Le catalogue du label regroupe ainsi à l'heure actuelle une quinzaine de références sur K7 dont plusieurs compilations. La label n'est pour autant pas fermé aux autres supports y compris le CD, la K7 n'est d'ailleurs souvent qu'un bonus au CD. Par exemple, Jump out the Window, le deuxième album d'Orouni était accompagné d'une K7 de remixes et de covers pour les 50 premiers acheteurs. Son contenu étant téléchargeable sur le site de MonsterK7, elle se définit plus comme un objet collector qu'un réel support musical, ce qui est souvent le cas lors d'émission de K7 de nos jours.

De l'autre côté de l'Atlantique, c'est le groupe Deerhunter qui est allé de sa petite cassette intitulée Rainwater Cassette Exchange. D'une durée de 15 minutes, elle contient 5 inédits du groupe et fut rééditée quelques mois plus tard en CD et en digital. Plus récemment, la Californienne Best Coast n'a pas hésité à sortir son premier EP sous forme de K7, une habitude pour son label, Blackest Rainbow.

Si le revival du vinyle est définitivement lancé, celui de la K7 est encore très marginal mais bien réel, non pas pour des motivations ergonomiques et encore moins auditives, mais pour des raisons esthétiques et nostalgiques. Maintenant vous êtes prévenus, ne jetez plus vos Ghetto-Blaster.