Le mois de janvier est déjà terminé et a réservé son lot de surprises, mais aussi des déceptions concernant des valeurs soit disant sûres. Mini bilan de ce premier mois de l'année riche en découvertes.
I Les confirmations :
The Bird and The Bee - Ray guns are not just the future
Stuck In The Sound - Shoegazing Kids
Les groupes de rock parisiens s'accumulent et perdent en identité, Stuck In The Sound échappe à ce fléau et est capable dans cet amas de banalité de sortir de l'ordinaire avec ce disque, qui n'est, contrairement aux apparences, pas un disque de shoegaze, mais où les guitares sont tout de même joliment mises en avant par José Reis Fontao et sa bande.
Laleh - Me and Simon
Inconnue en France, Laleh n'en poursuit pas moins son bonhomme de chemin dans le reste de l'Europe où elle est reconnue comme une des plus grandes artistes pop, de la pop oui, mais de la pop de qualité. La Suédoise d'origine Iranienne nous offre un 3ème album charmant où elle manie aussi bien l'anglais, le suédois, le persan et même le français, et rempli de titres efficaces sans être pour autant innovants. L'entrée en matière sur Big city love et ses rythmes exotiques sont déroutants mais ne sont pas représentatifs du reste de l'album.
Loney, Dear - Dear John
Il fallait être parisien et surtout bien à l'affut pour avoir pu assister au concert acoustique d'Emil Svanängen, leader du groupe suédois Loney Dear, le 27 janvier au Motel et ainsi découvrir les nouveaux titres de Dear John, 3ème album du groupe. Séance de rattrapage pour les autres : l'album est disponible en import et se révèle être une perle d'or perdue en Scandinavie. Airports Surroundings qui ouvre l'album annonce la couleur d'une électro-pop-folk magique et éblouissante qui se veut être le meilleur antidépresseur du moment.
II Les révélations :
Instant Coffee Baby n'est pas le premier album des Wave Pictures, c'est même leur 5ème, mais c'est le premier à être aussi bien distribué en France. Signés sur l'excellent label Moshi Moshi, les 5 anglais délivrent un disque frais, sans prétention mais ô combien sublime, ce bijou d'antifolk se situe bien loin du rock fade et dénaturé que l'on a l'habitude d'entendre outre manche, j'en veux pour exemple les titres We come alive et Kiss me. Au fait, les Wave Pictures sont des proches d'Herman Düne, et à l'écoute de l'album, on l'aurait deviné.
Sammy Decoster - Tucumcari
Il y a quelques mois, Sammy Decoster faisait encore des premières parties dans des bars parisiens. Aujourd'hui, il est signé chez Universal et son premier album Tucumcari est une des belles surprises du début d'année. A l'instar de Poney Express l'année dernière, Sammy Decoster est très influencé par la musique américaine des années 60, de la country au blues, et cela se ressent dans sa musique de Tucumcari à Tu me hantes en passant par le superbe Savannah Bay.
Howard Hughes - O make me a mask
Et si Bob Dylan avait un fils caché en France ? Et s'il l'avait appelé Howard Hughes comme le réalisateur ? En tout cas on comprendrait tout de suite d'où vient cette facilité chez le leader de Coming Soon, dont le premier album solo a vu le jour fin janvier. Album résolument folk, O make me a mask fait oublier tout ce qui a été fait dans le genre en France ces dernières années. Howard Hughes manie le chant avec une aisance déconcertante comme sur le titre Jimmy Dean et n'aurait aucun complexe à avoir face à ses homologues américains. Un album qui donnerait envie à Bob Dylan de déshériter Jakob.
III Les déceptions
Qu'est-il arrivé à Andrew Bird ? Noble Beast est-il l'album de trop pour l'Américain ? The mysterious production of eggs et Armchair Apocrypha avaient démontré le genie d'Andrew Bird, Noble Beast prouve qu'il a aussi ses limites et qu'il a peut-être fait le tour de la question tellement ce nouvel album est fade à souhait et d'un ennui terrible. Dommage, mais on espère quand-même qu'il nous reviendra avec un prochain album digne d'Andrew Bird.
Franz Ferdinand - Tonigh : Franz Ferdinand
Je n'ai jamais été un grand fan de Franz Ferdinand mais j'avoue avoir été séduit par quelques titres des Ecossais comme The Fallen, Auf Achse ou Outsiders sur les 2 premiers albums. Je n'attendais donc pas énormément de ce 3ème opus mais j'espérais quand même quelques pistes "sympas". Hélas, même pas ça à se mettre sous la dent, Tonigh ... est d'une pauvreté rare et d'une incohérence halllucinante, aucune unité dans cet album qu'on oubliera très vite.
Animal Collective - Merriweather Post Pavilion
Alors oui, je risque les jets de pierre pour le classer ici, mais oui, Merriweather est décevant ou du moins pas à la hauteur de mes attentes, car pour avoir découvert Animal Collective avec Feels et apprécié avec Strawberry Jam, j'attendais beaucoup de ce nouvel opus, et même si je ne le considère pas comme un mauvais disque, il est trop expérimental et incapable d'aboutir sur quelque chose qui puisse procurer quoi que ce soit du point de vue des émotions.
Antony and The Johnsons - The crying light
I am a bird now était très réussi et avait été très bien reçu par les critiques. Antony Hegarty l'a compris et s'est contenté pour The crying light de faire un copier-coller de son précédent album. Ceci donne un album sans intérêt où tout est du déjà vu et du déjà entendu, Antony croit certainement qu'avec sa voix hors norme il peut tout se permettre, faudrait peut-être pas prendre les auditeurs pour des pigeons.